On découvre la fabrication d’une couette à la française
Pour réaliser cette vidéo sur une industrie passionnante, nous avons choisi de nous concentrer sur la fabrication française de la conception de couettes chez le plus gros fabricant français situé au cœur de la Loire, l’entreprise Lestra.
Nous nous sommes rendu dans une usine située à Amboise dont la capacité de production peut atteindre jusqu’à 7000 couettes manufacturées par jour et plus de 15000 oreillers, un savoir-faire industriel unique en Europe.
Ces couettes vous les retrouvez absolument partout autour de vous, que ce soit dans les grands magasins quand vous faites vos courses, dans les magasins d’ameublement quand vous cherchez une armoire, ou chez les litiers professionnels avec des gammes plus élaborées et même sur internet, vous ne pouvez pas les rater !
S’il existe des centaines de références aux conceptions et caractéristiques différentes, elles ont un point commun, l’art de la fabrication française !
Alors comment s’est fait une couette ?
La couette a une mission fondamentale à remplir, elle doit conserver de l’air emprisonné dans son cœur afin de réguler au mieux la température des dormeurs qui l’utilisent.
Ce n’est pas la superposition d’une multitude de couches successives qui vous tiendra chaud, mais plutôt la capacité d’isolation qu’aura la seule et unique épaisseur de textile qui vous couvrira et qui permettra à votre nid douillet de se ventiler tout en conservant votre température corporelle. Grâce au rempart isolant de votre couette qui bloque la température ambiante extérieure, vous vous sentirez bien, dans un couchage sain et thermorégulé.
Le principe de l’isolation est le même que pour les fenêtres en double vitrage dont l’air est emprisonné entre les 2 vitres, une couette doit maintenir de l’air entre ses deux laizes de tissus afin d’isoler le couchage de ses dormeurs contre le froid.
Les points essentiels à interroger lorsque vous vous voulez vraiment connaitre la qualité intrinsèque de votre couette sont en premier lieu l’enveloppe, puis le garnissage, le piquage, la finition, l’origine, et les éventuels labels associés.
En ce qui concerne l’enveloppe, celle-ci assure l’étanchéité du garnissage et permet la bonne diffusion de l’humidité corporelle afin de ne pas créer un effet étuve, comme la matière du kway par exemple. L’enveloppe contribue notamment au confort et au ressenti qu’en aura l’utilisateur en fonction de sa souplesse. Elle a également un rôle de support de traitements, comme l’application d’un éventuel de traitements anti acarien ou anti tache, par exemple…
Les principales enveloppes utilisées pour de l’entrée de gamme sont pour les couettes synthétiques en microfibre polyester basic ou bien en coton basique et en mix de matières polyester coton
Pour le milieu de gamme, on utilisera davantage de la microfibre ou du coton dit 30/27 (ce qui signifie que vous avez 30 fils par centimètre carré dans le sens chaine et 27 fils dans le sens tram), l’appellation plus commune est donc un 57 fils (l’addition des deux).
Pour du haut de gamme, les enveloppes seront composées plutôt de coton percale, ce qui correspond à du maillage de fils plus resserrés, ce qui donne certains aspects très qualitatifs allant jusqu’au percale de coton et 120 fils par cm2 pour le satin de coton qui donne des reflets magnifiques (cela reste plutôt rare pour les couettes).
Tous les types de textiles naturels sont évidemment possible pour fabriquer des couettes comme le coton bio, le tencel, la viscose, la soie, etc… Cela influera évidemment dans le coût définitif du produit fini.
Enfin, pour les couettes duvet, plumes, on utilise principalement de la percale de coton pour éviter de sentier les bases de plumettes à travers le tissu. Dans cette configuration, on resserre au maximum les mailles des fils pour augmenter le confort de la couette.
Le garnissage
Le garnissage sert à assurer une bonne isolation selon les paramètres ambiants comme la température de la chambre, le taux d’humidité, la physiologie des dormeurs, s’ils sont frileux pas, etc)…
Le garnissage permet une bonne thermorégulation, il contribue aussi à la souplesse du produit, sa fluidité sur le corps lorsque l’on se hisse sous sa couette. Le ressenti du confort entre le garnissage duvet, plume, laine ou polyesters est très différentes selon ces matières utilisées. De même un garnissage en fibre polyester basic, qu’une fibre polyester creux siliconés, n’ont pas du tout le même confort, aspect et efficacité sur la capture de l’air isolant pour le sommeil du dormeur.
Dans une même famille de matériau on retrouve un certain nombre de différences.
Il existe en effet différentes fibres en polyester dont les pleines, les fibres creuses qui comportent un canal d’aération dans la fibre, ou celles plus élaborés avec 4 canaux dans un même fibre pour plus de circulation de l’air et de gonflant… Il existe notamment des dizaines de noms différents pour les nommer en fonction de leurs architectures spécifiques. Cela apparait sur les étiquettes sous des noms comme aerelle, hollofil, quallofil, dacron, etc…
Comment on passe de la fibre en big bag vendu à la tonne à une nappe soyeuses et légère comme un nuage :
Le polyester s’achète à la tonne sur le marché international des matières premières et a des coûts très similaires à travers le monde.
Le processus du « nappage » consiste à AERER au maximum l’amas de fibre (coton ou polyester, siliconé ou pas) afin de créer une nappe homogène à l’aide d’une machine appelée « une cardeuse ».
Le cardage consiste à peigner la fibre pour la distendre au maximum dans la longueur et sa largeur pour en constituer un voile consistant et solidaire.
L’étape suivante consiste à superposer ces nappes étirées et pesées avec une extrême précision afin d’obtenir le grammage souhaité par le fabricant.
Le grammage se calcule par un poids de nappes au mètre carré.
On considère que pour une couette été le poids idéal est 200gr, pour une mi saison 300 gr ; et pour une couette hiver 400 gr, puis on peut aller à 500 gr par mètres carré avec notamment les systèmes de couettes 4 saisons qui permettent de lier entre elles une couette été 200gr avec une mi saison 300gr pour en obtenir 500 grammes.
Vient ensuite l’étape du piquage :
Pour piquer, la nappe précédemment décrite, on l’introduit dans une machine entre le tissu du dessus et le tissu du dessous afin que celle-ci vienne piquer l’ensemble pour lui donner le design souhaité. Ces formes ont un intérêt et un coût différent selon le piquage choisi qui peut être plus long à réaliser (donc plus cher) ou avec une qualité de fil plus haut de gamme ce qui impactera également le tarif final.
Enfin, durant l’étape de finition, on élimine à l’aide d’une machine de découpe l’excédent de matière sur les rebords de la couette puis on y pose le biais de finition à la main.
Pour un travail bien réalisé, la double piqûre est privilégiée, celle-ci permettant de conserver le garnissage dans la couette si une couture venait à lâcher à l’usage. Une double couture est une sécurité complémentaire pour éviter que votre couette ne s’éventre au bout de quelques mois. Cette finition est donc un aspect à interroger si vous recherchez une couette de qualité.
Pour les couettes en plumes et duvets, les couettes ont (contrairement aux couettes synthétiques) un pré-piquage déjà établi à l’intérieur afin que les espaces vides soient remplis un-à-un à l’aide de machines automatiques à pesée séquentielles qui garantissent la bonne répartition du garnissage dans les mêmes proportions dans chaque compartiment de la couette), c’est un savoir-faire différent que la technique du nappage.
Et pour conclure le travail de création d’une couette, des opérateurs peuvent y coudre les étiquettes des Marques et/ou des différentes informations utiles aux consommateur.
Un autre opérateur qualité inspecte les finitions couette-par-couette afin d’éliminer les éventuels fils résiduels ou malfaçon avant de l’emballer dans son packaging d’origine.
Pour en savoir plus, nous vous invitons à regarder notre vidéo !