Un matelas de mousse est-ce mieux qu’un matelas à ressort ?
Difficile de suivre l’avis d’un proche qui vous conseil l’une des deux technologies. L’expérience d’un individu lui est propre, et ce n’est pas parce que quelqu’un que vous connaissez vous dit que telle ou telle technologie est géniale, qu’elle le sera pour vous.
Il existe d’excellent matelas en mousse, d’excellents matelas à ressorts, mais aussi l’inverse, des mousses catastrophiques qui se creusent en moins de 3 mois et des ressorts qui se déforment et qui transpercent la surface du matelas au bout de quelques semaines.
On a tous ces souvenirs de matelas qui aujourd’hui nous influencent dans nos ressentis et dans notre choix, lorsqu’il est enfin temps de changer de literie.
Depuis ces lointains souvenirs où vous aviez connu ces couchages atroces, l’industrie de la literie, elle, ne s’est pas reposée.
Au contraire, les mousses sont devenues plus résistantes et plus saines grâce aux obligations sanitaires et aux avancées technologiques et les ressorts ont adoptés de nouvelles formes encore plus ingénieuses pour conserver leurs avantages tout en supprimant au maximum leurs défauts d’antan.
L’évolution technologique a permis d’améliorer significativement les matelas et leurs compositions, ce qui explique un panel de prix aussi large aujourd’hui.
Les matelas très moyens du passé, vendus alors comme des solutions incroyables pour votre sommeil sont aujourd’hui des produits « entrés de gamme » destinés à des marchés de niche où vous n’arriveriez même pas à dormir sans vous plaindre de leurs conforts rudimentaires… Et pourtant à l’époque on les considérait comme des bijoux.
Est-ce que la mousse est une bonne idée ?
Il existe une multitude de mousse. De la mousse médiocre dite polyéther à faible densité à la mousse HR (haute résilience) supérieure à 60 ou même 70 kilos de densité, un gouffre existe.
Les mousses basiques sont des mousses basse densité principalement utilisées pour l’ameublement. Ce sont les mousses utilisées par exemple dans le garnissage de coussins de canapé sous forme de flocon, ou dans les rembourrages de meubles, les canapés entrés de gamme ou encore des matelas de collectivité, à très bas prix. Les cellules de ces mousses sont fermées, donc chaudes et du fait de leur très faible densité, elles sont par conséquent peu résistantes dans le temps et de surcroit polluantes puisqu’il faut les renouveler souvent.
Attention, pour les mousses, nous parlons très souvent de leurs densités pour définir leur qualité. Plus une mousse est dense, plus elle est lourde, donc plus elle peut supporter de poids dans le temps.
Une densité est calculée sur la base du poids d’un mètre cube de mousse, un mètre sur un mètre sur un mètre. C’est pour cette raison que ce critère est essentiel et qu’il convient de l’obtenir sur des fiches techniques, même si certaines marques ou enseignes tentent de ne pas en parler en se simplifiant la vie et en précisant uniquement qu’elles sont « à haute densité » (pourtant afficher la densité est une obligation légale).
Par ailleurs, « dense » ne veut pas dire « ferme » ; Pour la mousse, la fermeté se calcule en kilos pascal dit kpa. Un matelas très dense (donc très lourd) peut aussi bien être souple que ferme.
Pour en revenir aux mousses de bonnes qualités, les plus utilisées en literie sont aujourd’hui les mousses polyuréthanes. Il en existe plusieurs sortes avec plusieurs niveaux de densité mais également des compositions qui diffèrent.
Certains industriels ajoutent parfois des huiles végétales dans leurs compositions pour les rendre plus saines. Ces mousses sont formées « à froid », avec un mélange de deux principaux ingrédients chimiques que sont le polyol et l’isocyanate. La rencontre de ces deux agents créé une réaction formant une pâte mousseuse qui s’expand pour atteindre plus d’un mètre de hauteur sur plusieurs dizaines de mètres de long lors de la conception. C’est après un temps précis de séchage que ce mélange formera un bloc de mousse solide dans lequel sera découpé votre futur matelas. Bien entendu, une batterie de tests sont effectués en amont et en aval sur la mousse finale après chaque batch de fabrication, dans les usines les plus réglementées.
Mais comment fait-on pour avoir des densités différentes dans ce gâteau ?
En fait, c’est très simple. Dans le monde industriel, tout se paye au poids. Plus c’est lourd plus c’est cher.
Plus c’est lourd, plus ça coute en transport.
Plus c’est lourd, plus c’est censé être solide.
Les fabricants de mousses et de matière premières à base de polyuréthane peuvent augmenter les densités en faisant varier quelques curseurs de leurs compositions, mais c’est principalement un mettant moins d’eau dans leur mélange que les mousses seront les plus denses.
À l’inverse, plus le fabricant incorporera de l’eau à sa formule, plus il diluera le mélange qui sera un poil plus « light » en fin de préparation, donc moins dense.
Dans ce cas précis, l’eau est en quelque sorte une solution pour « couper » le mélange pur et le rendre, plus léger, donc plus économique.
Je n’ai pas confiance en la mousse je vais donc choisir le ressort !
C’est souvent ce qu’on entend de la part de personnes ayant eu de mauvaises expériences dans le passé et qui n’ont pas l’intention de changer d’avis.
Avant de vous parler des matelas en ressort, je vais être obligé de casser un mythe, il y a aussi de la mousse dans les matelas en ressort.
Et oui, les ressorts, quel que soit leur forme ou leur nombre, ils ne représentent qu’environ 70% de la totalité du matelas, le reste c’est ce qu’on appelle le carénage et c’est ce qui est très important à interroger lorsque l’on achète un matelas à ressorts.
Donc si vous n’avez pas confiance dans la mousse, il vous restera quelques alternatives dans l’univers de la literie où la mousse reste omniprésente.
Le carénage c’est quoi ?
Le carénage est la structure qui contient tous les ressorts et qui les isole dans le cœur du matelas. Il a pour rôle de maintenir le dormeur sur un couchage stable, d’éviter que les ressorts ne rejaillissent à travers les couches du matelas, et sa densité est également très importante. Je préconise des carénages de densité supérieure ou égale à 35 kilos pour de bons matelas à ressorts ensachés par exemple, les densités en-dessous les 35 kilos ne me rassurent pas dans la durée, surtout pour les dormeurs de plus de 80-90 kilos.
Lorsqu’un vendeur vous conseille un matelas, il doit vous préconiser un produit adapté à votre morphologie.
S’il ne tient pas compte de cette caractéristique, c’est une erreur qui vous coutera cher puisque vous achèterez un matelas inadapté qui se déformera plus rapidement que prévu…
Vous ne ferez plus confiance aux professionnels qui pourtant avait réussi tout le reste lors de sa démonstration. C’est pourquoi chaque détail compte et que les vendeurs vous posent beaucoup de questions.
Parlons un peu des matelas à ressorts
Comme pour les matelas en mousses, il en existe une très grande variété :
Du ressort Bonnell, qui nous rappelle le matelas de chez mamie, il s’agit d’un ressort biconique qui renvoyait tout le poids verticalement ce qui provoquait à chaque mouvement un effet trampoline, nous avons désormais de belles innovations qui ont changé notre avis sur les ressorts avec l’apogée du célébrissime ressort ensaché né au début du 20ème siècle, (ce n’est pas si nouveau le ressort ensaché).
À la différence des ressorts classiques, ceux-ci sont individuellement emballés dans des petits sachets de tissus, même si de nos jours c’est désormais emballé dans un intissé, plus économique et plus facile à approvisionner.
Les matelas à ressorts ensachés qui composent nos matelas sont au nombre de 500 à 1500 selon la dimension du matelas et la forme du ressort.
Si je vous parle du nombre de ressorts ce n’est pas anecdotique, bien au contraire. Comparer deux matelas à ressorts entre eux peut se faire par rapport à quelques critères :
-L’épaisseur du matelas
-La densité de son carénage
-Le nombre de ressorts….
Il est important de comparer un nombre de ressorts ensaché d’un matelas en 140×190 ou 160×200 par rapport à un autre matelas de même dimension. Attention à certaines fiches techniques en magasin ou sur internet qui parfois omettent de préciser à quelle dimension se rapporte le nombre de ressorts affichés.
Pourquoi dit-on que le nombre de ressorts est important ?
C’est tout simplement une question de répartition du poids du dormeur. En effet, plus votre morphologie est imposante plus les ressorts supportent de pression. Plus ces ressorts seront nombreux, moins ils auront de charge à supporter individuellement. La répartition du poids du dormeur sur un grand nombre de ressorts usera moins vite le matelas et l’effet de cuvette lié à la vétusté du matelas sera beaucoup plus tardif.
Alors, si on fait comme pour la mousse une analyse plus détaillée du ressort et de ce qu’il convient de connaitre pour être certain de ne pas acheter au prix fort un matelas décevant, il y a deux autres critères intéressant à comparer.
L’épaisseur du filament a aussi toute son importance.
C’est tout aussi essentiel que le nombre de ressorts, la robustesse intrinsèque du ressort est à interroger. Plus le filament de votre ressort sera élevé plus il sera solide mais aussi rigide, plus il sera fin, plus il sera flexible. C’est en grande partie avec ce changement d’épaisseur de filaments de ressorts, que des matelas un peu plus élaborés peuvent comporter des zones de confort. Une zone de confort est une zone de soutien ou de souplesse qui dans la longueur de votre matelas va suivre les courbures naturelles de votre morphologie.
Les zones au niveau de l’épaule sont souvent un peu plus souples pour que vous puissiez mieux ancrer votre bras dans votre matelas la nuit si vous dormez sur le côté. Ce « travail » du matelas a un coût et ce type de matelas est généralement aussi plus onéreux.
Enfin, et pour en revenir à nos ressorts, un critère assez étonnant et difficilement mesurable est le nombre de tour du filament sur lui-même.
Un ressort aura naturellement plus de résilience et de durée dans le temps si sa torsion est exercée par 7 tours de filament plutôt que 5.
Conclusion
Vous l’aurez compris, pour comparer les ressorts avec des mousses ce n’est pas si évident, il existe d’excellente mousses et d’excellents ressorts, les marques et les fabricants ont parfois des choix à opérer dans l’élaboration de leurs matelas, et les matières premières augmentent assez régulièrement, c’est pour cette raison que pour éviter au consommateur de payer trop cher à l’arrivée il faut arbitrer sur les différents critères de qualité. Plus une mousse est dense, plus elle sera onéreuse, plus un matelas en ressorts ensaché aura de ressorts plus il sera lourd et cher.
Nous pouvons aussi regarder les épaisseurs, les zones de confort, les garnissages et les textiles utilisés dans les matelas qui viennent s’ajouter au prix final de votre matelas.
Bien sûr plus ce garnissage est noble et garnis (on évoque le grammage de matière par mètre carré), mieux nous pouvons également comparer le prix d’un matelas par rapport à un autre.
Pour en savoir plus, nous vous invitons à regarder notre vidéo !