Donc si certains achètent une remise, d’autres pensent que l’épaisseur joue un rôle considérable, enfin la marque, les matières, les technologies, arrivent ensuite dans la conversation, et ça devient plus intéressant.
En définitive voici ce que vous achetez dans un matelas.
1- Le noyau : (Ou la carcasse pour du ressorts) : Qu’il s’agisse de mousse, ressort, latex, les prix du marché oscillent pour les différentes densités, nombre de ressorts et style, de forme, si le produit est naturel ou semi-naturel, etc.
2- Le découpage le zonage : Ensuite, s’il faut découper ce bloc de mousse d’une certaine façon, le personnaliser ou les zones de confort dans les ressorts en faisant varier l’épaisseur du filament… Beaucoup d’aspect techniques peuvent augmenter la facture.
3- Le collage, l’assemblage : Peu le savent, mais coller des épaisseurs coûte cher à l’industriel. Il faut que les couches se superposent parfaitement, et le temps de séchage est de minimum 48 h à l’air libre ce qui représente aussi un espace en mètres carrés mobilisés par l’industriel. Plus il y a de couches, plus la facture grimpe.
4- Le garnissage : De moins en moins à la mode, il a toujours sa place dans le rayon traditionnel, cette étape peut considérablement augmenter le prix du matelas si les matières sont nobles tels le cashmere, la soie, le lin, le crin de cheval, de chameau, de mouton, le mohair, etc. Le grammage plus important et la pureté de ces mêmes matériaux, et aujourd’hui la provenance biologique ou non, définiront aussi le prix. À surveiller et à comparer.
5- Le coutil : Vaste sujet car il existe autant de coutil que de matelas, mais il faut prendre en considération qu’un fabricant de matelas travail plus sur le coutil (le visible) que le bloc matelas (invisible). Certains les veulent fermés, d’autres zippés et lavables, le capitonnage machine ou fait main détermineront aussi le prix du matelas selon le matelassage. Le prix de certains coutils dépasse celui du matelas nu, à ne pas négliger quand vous comparer les compositions, le polyester est le plus répandu, lorsque la marque sort de ce sentier c’est à valoriser.
6- Le transport : Poste de dépense important. Quand vous achetez un matelas bas de gamme sur internet, dites-vous qu’en plus de tout ça, ils payent le transport et arrivent à prendre une marge. Imaginez donc le faible coût de fabrication de votre produit et qu’on ne peut pas faire de miracle avec de si petits prix.
7- La marge : Et oui, cela embête tout le monde de payer les marges, elles sont essentielles pour ceux qui vous proposent vos solutions de couchage. La plupart des gens voudraient bientôt des matelas gratuits ou ne payer que la matière, mais il est normal que les produits soient margés. Certains abusent encore sur ce poste avec des marges importantes dans des chaines pourtant populaires (jusqu’à 6 fois le prix d’achat hors transport). Mais il ne faut pas mettre tout le monde dans le même panier, et avec la concurrence exacerbée, notamment sur internet les marges ont fortement diminué. Enfin, il ne faut pas oublier que ce poste de dépense vous permet de créer de l’emploi en France (quand vous achetez français), et vous garantit de la recherche, du développement, donc une amélioration des literies et la pérenité de l’entreprise qui vous garantit votre matelas. Ces grandes lignes vous donnent un aperçu du coût global du matelas que vous payez.
8- Les certifications : Des labels du type belle literie, aux validations liés aux critères, la plupart des (nombreuses) certifications ont un coût pour l’audit et la licence d’exploitation de la marque, forcément ce coût est indirectement inclus dans le prix du matelas.
9- Un délai qui n’est pas de 24h. Pourquoi ? : Beaucoup de consommateurs ne supportent pas d’attendre. Effet Amazon ? C’est devenu culturel, sauf que le monde entier n’est pas Amazon et dans l’industrie de la literie il y a des délais incompressibles liés à l’approvisionnement des matières, la fabrication et la logistique. Si un seul de ces facteurs est défaillant dans la supply chain, tu peux te retrouver avec une semaine de délai en plus à tout moment.
Alors pourquoi existe-t-il des marques de matelas (uniquement sur internet) qui expédient en 24-48 h ? Et bien pour 3 raisons cela s’explique :
-Le produit est stockés
-Le produit est simple à réaliser
-Le produit est à faible valeur ajoutée Un stock coute cher, donc on ne stock pas du haut de gamme, c’est une règle, on travaille uniquement en prévision pas trop ambitieuse.
C’est pour cette raison que la plupart des marques que personne ne connait sur les ventes privées livrent en courts délais, car ils sont pour 95% d’entre elles importées de péninsule ibérique, Pologne, Italie ou Bulgarie, puis sont stockés plusieurs semaines dans des entrepôts logistiques en attendant le feu vert d’une opération à fort volume où ils écouleront ensuite leurs matelas en quelques jours à des clients peu regardants. De plus, les contrats de partenariat signés entre les sites de ventes privés et ces marques quasi-anonymes sont conditionnés par des obligations sur les délais et des pénalités en cas de retards, tout ceci s’anticipe.
En ce qui concerne les matelas plus haut de gamme, ceux fabriqués dans les usines françaises par exemple, on notera des délais obligatoirement plus longs, car le personnel (plus cher) ne travaille pas plus de 35 h. Les matières comme les latex, mousses, ressorts et coutils doivent être approvisionnés, et le tout doit être calculé sur des prévisions de marché ce qui est le nerf de la guerre pour viser juste et ne pas se faire déborder. Si une rupture est signalée en coutil, la marque prend minimum 5 semaines dans la vue, si c’est de la matière c’est 1 à 2 semaines de plus, une panne machine, délai indéterminé. Vous comprendrez qu’en cas de forte cadence, le moindre grain de sable dans les rouages perturbe les délais prévisionnels dits « normaux » de ces marques. Il convient donc d’être indulgent car la qualité du produit que vous recevrez sera plus qualitative qu’un matelas expédié en 24 h en règles générales, sauf si les planètes sont alignées.
En conclusion, lorsqu’on a attendu plus de 10 ans pour changer de matelas, on n’est plus à 3 ou 4 semaines maxi pour attendre le nouveau confort, car à l’inverse de ce que la mondialisation veut nous faire croire, il n’y a aucune logique de qualité à aller toujours plus vite dans le domaine de la literie qui a des règles industrielles incompressibles et incompatibles avec du 24 h pour produire qualitativement.
On peut être exigeant sur le délai ; on peut être exigeant sur la qualité, mais on ne peut exiger les deux. Chaque point précédemment cité est important, et ils sont à compléter de différentes petites « options » qui pèsent aussi dans votre facture finale, comme les aérateurs du matelas, les poignées, le galons, l’étiquette de la griffe, les garanties, le service après-vente, les brevets, l’épaisseurs des fils, des coutures, et bien d’autres « détails » qui font varier le coût de fabrication d’un matelas.