Quelles sont les technologies de literie ?

Temps de lecture : 5 minutes
Choisir un matelas est un parcours du combattant. Si vous lisez ces quelques lignes c'est que vous cherchez probablement des réponses. En essayant d'être concis nous allons vous présenter les technologies les plus courantes et vous précisant leurs avantages et leurs inconvénients.

Nous essayons d’être concis, car sur chaque technologie nous pourrions parler des heures. Voici ce qu’il faut savoir ;

La Mousse : Il en existe une multitude. De la mousse médiocre dite polyéther à faible densité à la mousse HR « végétale » supérieure à 60 kilos de densité, un gouffre existe. Les mousses polyéther sont des mousses basse densité d’ameublement, à cellules fermées, donc chaudes et peu résistantes. Elles peuvent dans de rares cas atteindre 40 à 50 kilos de densité par m3 (ce qui signifie qu’un bloc d’un mètre sur un mètre sur un mètre pèse ce poids-là. La densité n’est pas égale à la fermeté).

Les meilleures mousses et les plus utilisées sont les mousses polyuréthane ou haute résilience. Des mousses formées à froid avec une rencontre entre du polyol et de l’isocyanate créant une réaction chimique qui constitue un bloc de mousse à l’apparence d’un gros gâteau. Cette fois-ci les cellules sont ouvertes comme celles utilisées par les marques de matelas qui vendent d’importants volumes dans le cœur de gamme, entre 35 et 40 kg/m3.

Ensuite les mousses atteignent les 45, 50 ou plus encore 60, 70 kg de densité, elles sont beaucoup plus résistantes et évidemment bien plus chères car contiennent moins d’eau dans leur composition, l’eau servant en quelque sorte à « couper » la matière pour la rendre plus économique. Certaines conceptions poussent le niveau d’exigence plus loin en incorporant des huiles végétales à la place d’une partie de pétrochimique (ricin, soja…) dans la composition plus « verte,». Cela coûte forcément plus cher, notamment grâce à l’excellente salubrité des produits qui en découlent. Un matelas 140×190 cm en mousse peut donc ainsi valoir entre 100 euros et 2000 euros, l’écart peut paraitre immense, mais l’écart en qualité et coût de fabrication l’est tout autant. Oui c’est surprenant, mais il faut comprendre que la R&D réalise des prouesses en produisant de véritables mousses performantes surclassant les autres technologies, sans oublier le transport, plus cher lorsqu’un produit est deux fois plus lourd.

Le Latex : Justement le latex. Issue du lait d’hévéa principalement importé d’Asie, il en existe différentes gammes. Le latex le moins cher est un aggloméré composé de chutes de latex recyclés nommé « polylatex » qui concentre des morceaux de latex dans un noyau compacte. Cette matière assez bas de gamme donne le ressenti d’un latex, porte pratiquement la particule nominative « latex », mais n’est en rien du latex.

Viennent ensuite les latex synthétiques que les vendeurs et revendeurs n’appelleront jamais « synthétique », cela serait trop simple pour s’y retrouver. Ils diront qu’il s’agit de « matelas 100% latex » ce qui signifie que c’est du latex… oui, du caoutchouc et plusieurs adjuvants issus de la pétrochimie comme pour la mousse avant une transformation de polymères rendant le prix et la qualité plus abordable que bien des mousses. Les densités des matelas latex de ce type sont comprises entre 50 et 70 kilos par mètre cube, ils tiennent plutôt chaud et peuvent causer de rares allergies. Les prix varient car ils sont parfois associés à d’autres technologies (mousses, ressorts…). Une norme de literie précise que si le matelas contient plus de 85% d’hévéa liquide, donc de véritable latex avant vulcanisation, ce latex peut porter la dénomination « latex 100% naturel ». Quoiqu’il en soit, c’est le cas de tout matelas avec un cœur d’au moins 10 cm d’épaisseur, il faut que le noyau en latex représente au moins 60% de l’espace interne du matelas. Les densités des matelas en Latex naturel varient entre 75 et 95 kg/m3. Ces densités sont « brutes », lors des perforations de la matière est retirée ce qui donne des densités nettes légèrement inférieures de l’ordre de 15% environ. Les quelques pourcents non naturels ajoutés au lait d’hévéa liquide sont des agents de charge, des agents vulcanisant, dont du zinc et du souffre, ces matériaux sont obligatoires pour la formation du noyau en latex dans un procédé nommé vulcanisation, une sorte de gaufrier géant qui cuit la matière pour lui donner son aspect définitif.

Le Talalay : Extrait de lait d’hévéa liquide à plus de 85% comme pour un matelas 100% latex naturel, ce procédé est uniquement réalisé par une poignée d’usines dans le monde. Inventé par les frères Talalay dans les années 40. Le « Talalay Process » rend la matière plus résistante et plus respirant qu’aucune matière naturelle en literie. Grâce à un procédé de vulcanisation à température négative puis l’ajout de dioxyde de carbone dans des moules extrêmement bien élaborés, la matière obtenue est à ce jour l’une des plus qualitative, donc des plus chères sur le marché. L’élasticité de cette matière crée un effet « nuage » c’est pourquoi il est principalement utilisé comme texture d’accueil de matelas.

Les densités du talalay varient entre 41 à 87 kilos par mètre cube, ces blocs de latex talalay sont aussi qualitatifs en 55 qu’en 85 kg où seules les souplesses différeront. Quoiqu’il en soit, si vous cherchez du ferme, évitez le talalay qui procure un effet de souplesse.

Le matelas à ressorts : Comme pour les mousses, il existe énormément de types de ressorts. Le ressort a la mauvaise réputation de passer à travers les matelas et de faire mal au dos… C’était possiblement vrai avec les traditionnels « Bonnell » qui ont depuis été remplacés par de superbes inventions dont les nouvelles formes qui ont joué un grand rôle en faveur du confort.

Ainsi, le plus connu aujourd’hui, le ressort ensaché a bonne presse. Pour cause, il est plat en-dessous et au-dessus, ce qui provoquera un affaissement avec la vétusté plutôt qu’une perforation de carénage. (*Le carénage est ce qui englobe tous les matelas en ressort. Une carcasse de mousse plus ou moins dense qui joue un rôle essentiel dans la durée de vie de votre matelas, à surveiller de très près).

`Les industriels ont donc établi une course au nombre de ressorts pour déterminer qui aurait le meilleur matelas, donc celui qui en vendra le plus. Si les mousses se comparent principalement avec des densités, les ressorts sont sensés se comparer avec leurs nombres… Oui, c’est presque vrai, deux matelas identiques en 140×190 composés d’une part de 550 ressorts ensachés et d’autre part de 750 ressorts ensachés ne seront pas aussi résistants, avantage donc au 2ème (si et seulement si les densités sont équivalents). Mais si un matelas d’une marque connue décide d’insérer 2500 bigoudis sans avantage en termes de confort, englobé dans des mousses faiblement denses de 30 kilos/m3, est-ce plus qualitatif qu’un matelas qui possède 650 véritables ressorts ensachés dans un carénage de 35 kg/m3 ? La réponse est non. Pourtant beaucoup achèteront le markéting du premier pensant qu’il est mieux car il possède plus de ressorts. Les brevets déposés pour les ressorts sont assez nombreux, les Multiactifs d’Epeda, Cross System de Simmons, Pullman de Treca sont autant de célébrissimes références garantissant une réelle robustesse aux produits. Certains de ces matelas ne pourront pas être comparés entre eux car particulièrement bien pensés et combinés, ils seront les seuls à présenter ce type de caractéristiques, il appartiendra au consommateur de faire le bon choix et sans doute de les tester.

Le matelas de laine : Comme pour nos grands-parents et arrières grands-parents, les matelas de laine sont finalement ce qu’il y a de plus naturel. La laine est un excellent régulateur thermique, il évacue bien la chaleur l’été et conserve la chaleur nécessaire l’hiver. Si sa fabrication se perd, il existe encore de la demande pour un produit qui équipait pratiquement toutes les chaumières au siècle dernier. Les matelas de laine peuvent être recardés tous les 10 ans, ou plus, ce système est le réajustement et la mise en conformité du noyau de laine dans de vieille machine d’antan qui permettent de donner une deuxième vie au matelas sans créer de déchet. La laine a souvent un confort ferme voir très ferme, esprit futon.

Le matelas d’eau : Agréable pour certain, catastrophique pour d’autres, ce type de produit est très spécifique. Si le confort est assez bluffant, l’avantage est la possibilité de changer la température de l’eau pour réguler le couchage (*rappelons qu’un couchage chauffé et que les nappes chauffantes dans les matelas sont mauvaises pour la circulation et la récupération physique). L’inconvénient des lits à eau reste leur poids, attention à ne pas mettre ce type de matelas sur des planchers en vieux bois, le lit pourrait passer à travers.

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À propos de l'auteur

Larick, expert de la literie, fondateur des marques Le Matelas Vert et Vaudou Sport.

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